4 générations vs nouvelle génération

Inceste : 4 générations vs nouvelle génération !

L’inceste est un sujet complexe et simple en même temps, pourtant il n’est pas possible de l’envisager de la même manière selon l’âge que l’on a.

Du ressenti personnel pendant l’acte aux conséquences multiples sur sa vie à long terme, de l’impact physique, psychologique au transgénérationnel, des difficultés relationnelles induites à tous les niveaux personnels, familiaux, professionnels, face à la médecine, à l’autorité, aux autres, du traumatisme au cataclysme interfamiliale à l’ouverture de la parole ou à son déni, être victimes et victimes collatérales, de manière exponentielle, l’inceste est un génocide sur les générations futures.

Alors comment aborder le sujet ?

L’anthropologue comportementaliste que je suis vous en parle autrement.

 

1/ Etes-vous né-e entre 1930 et 1950 ?  Le « contrat social » cohabite avec les horreurs de la guerre. La famille morale se replie sur elle-même, cadrant des mœurs et des modes d’éducation qui définissent prioritairement la place de chaque personne jusqu’à la mort. A ce titre, le rôle influence le choix des actes et le diable s’installe dans le silence des acteurs de la famille enfermée. Les enfants se taisent et subissent bâillonnés d’une croyance que cela doit être, dans toutes les familles, pareil.

2/ Etes-vous né-e entre 1945 et 1975 ? Une génération de « nouveaux croyants » découvrant la publicité et subissant la manipulation des masses sous couvert d’une libération de la jeunesse. L’émancipation des 30 glorieuses, le droit aux mouvements et la « pseudorisation » de la libération sexuelle, l’abus se valorise dans la création d’un droit à la liberté d’une société enfumée (par les drogues, l’alcool et les outrages médiatiques). Une lutte pour l’esprit libre s’organise en regardant les ainés nés des traumatismes de la guerre. Cette génération pense et se croie enfin libre d’agir en tout sens, perdant en même temps les directions à suivre. A ce titre, le rôle de la parentalité s’insurge et clame que « tout est désormais possible » mettant en lumière des corps exhibés dans toute la maison et sur toutes les scènes publiques. Cette parentalité mélange alors les âges et les responsabilités, et laisse les enfants devant l’incohérence de la « no-limit ». Les blessures anciennes sont recouvertes d’une liberté salie et sans vouloir le croire, les nouveaux adultes transmettent les mêmes erreurs.

3/ Etes-vous né-e en entre 1970 et 2000 ? La « tv-parentalité », elle sait, elle dit, elle guide, elle instruit une pensée colorée d’images choisies, triées, effaçant en son sein familial l’apprentissage de l’objection et du pouvoir de dire non. En fond de famille, une génération inculquée aux images et tentations des privilèges « néo-véridiques». Soumission involontaire d’une génération en attente de prendre enfin une place ailleurs que devant les écrans mais n’ayant ni les codes, ni la force de lutter contre les démons implantés dans les esprits depuis le plus jeune âge.  Les enfants sont absorbés dans les vies échangées entre les couples. Les paradoxes se mélangent entre les notions de limites et les interdits. Les enfants ont grandi par nécessité des convictions des hommes tout-puissants et luttent aujourd’hui entre burnout et développement personnel en quête de sens.

4 / Etes-vous né-e entre 2000 et 2024 ? Une nouvelle ère de l’échange démarre, elle déstabilise l’héritage de la communication orale et ouvre impunément l’accès à l’information pour le meilleur et pour le pire. Les relations entre les jeunes ont changé, pendant que les parents cherchent leur nostalgie et les anciens pleurent leur jeunesse. Cette génération réclame son droit à ses choix, ils sont intelligents et perspicaces, ils en ont marre de gérer les histoires des ordures, des politiques et des gâcheurs de leur planète.  Les jeunes ne veulent plus porter leurs parents obsolètes, ni entendre l’héritage sordide des croyances des vieilles mœurs qui ont prouvé cumulativement que certaines priorités n’étaient pas les bonnes.

Le décalage des adultes entre noyades émotionenlles et burnout physique creuse la méconnaissance du respect de l’enfant face à ses besoins et à sa nouvelle vision du monde. Cette génération se retire des transmissions orales familiales de peur d’un héritage nauséabond. Elle ne demande plus un droit d’écoute mais un droit de refus du déversoir d’une société en mal d’attention pour enfin construire son avenir.

Le jeune n’est plus en recherche, il a un accès immédiat à tout grâce à internet. Il ne sollicite que d’être guider aimablement et être confronter et conforter dans ses choix, là où l’inceste familiale et télévisuel se poursuit et en fait son déversoir du trop-plein émotionnel de ses propres horreurs.

A chaque âge correspond une approche du comportement face à la société qui l’entoure et à l’acte subit, mais une chose reste intemporelle : l’inceste, tout comme la pornographie et la pédocriminalité, sont des actes de l’impuissance.

Un homme fort ne viole pas, il se maitrise.

En cela seulement, l’homme réussira à stopper ce génocide.

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